Une batterie tire son énergie d'une réaction chimique entre la matière active des plaques et l'acide sulfurique contenu dans l'électrolyte. On peut la représenter comme suit:
Matière active + acide sulfurique => courant électrique + sulfate de plomb + eau
Le sulfate de plomb, qui est insoluble, remplace peu à peu la matière active sur les plaques au cours de la décharge. La réaction est réversible: en inversant le courant à l'aide d'un générateur extérieur (alternateur, chargeur de batterie), le sulfate de plomb est reconverti en matière active et acide sulfurique.
Malheureusement, le sulfate de plomb n'est pas un produit stable. Une seconde réaction chimique lente se produit:
Sulfate de plomb + eau ===> sulfate de plomb hydraté.
C'est le sulfate de plomb hydraté qui cristallise sous forme d'un dépôt blanc. Cette réaction, appelée improprement "sulfatation", est pratiquement irréversible et fait gonfler les plaques. C'est un peu le cancer des batteries.
Quand on ajoute de l'eau du robinet dans une batterie, on ajoute non seulement du calcaire, mais des impuretés qui favorisent l'auto-décharge et la sulfatation. L'eau de pluie contient également des impuretés néfastes pour la batterie.
Si l'on veut conserver sa batterie longtemps, il faut la maintenir chargée et ne compléter les niveaux qu'avec de l'eau déminéralisée (rayon droguerie des supermarchés). Une batterie inutilisée, même neuve, doit être périodiquement rechargée (au moins une fois tous les deux mois) sous peine de sulfatation.
Une batterie partiellement sulfatée peut être récupérée avec une charge lente pendant plusieurs jours, par exemple en branchant une ampoule de veilleuse en série avec le chargeur.
Mais si le bac est gonflé et que les éléments sont secs, la batterie est morte et il faut la déposer à la déchetterie ou chez votre garagiste.